Sur le chemin du retour


Chapitre 16 sur 16.
(22 pages et 21 photos dans la version complète)

Dans ce chapitre, la fin approche... Ça va beaucoup plus vite : pas moins de six jours sont résumés ! Des kilomètres de route, bien sûr, mais aussi un peu de repos. Avec à la clé une rapide traversée du Monténégro, un peu de farniente en Croatie ou encore une excursion en Bosnie...

Extrait :



Samedi 18 août :

Je serais bien resté une journée de plus à Tirana... Notre emploi du temps nous le permettait. Mais peut-être risquait-on de tourner encore et encore en rond dans des secteurs où l’on s’était déjà pas mal promenés, où on avait déjà vu pas mal de choses. Aller au-delà du centre-ville aurait bien sûr eu de l’intérêt : on serait allés jusque dans des quartiers moins touristiques, on se serait peut-être approché un peu mieux de la vie quotidienne des gens... Mais l’expérience aurait tout aussi bien pu tourner à l’errance sans autre intérêt qu’aller boire un coup dans un nouveau boui-boui, manger dans un autre petit restaurant et parcourir des ruelles somme toute ressemblantes aux autres. C’est qu’on n’entre pas forcément facilement en contact avec les gens quand on est un troupeau de cinq personnes ! L’essayer seul ou à deux, c’est envisageable, mais il faut avoir un peu plus de temps qu’on en avait nous pour cela ; il faut s’y être un tant soit peu préparé, et savoir pourquoi on fait ça, dans quel but... N’est pas reporter qui veut ! Et encore moins avec trois enfants dans son sillage que l’exercice ne botte pas forcément ! Surtout que la suite évoquait pour eux la traversée du Monténégro et quelques jours à farnienter sur une plage croate ! Tirana ne pouvait donc plus lutter...

Ce matin-là, on a donc bouclé nos bagages après avoir pris notre petit déjeuner, on est descendus, on a payé, on a bien remercié, et on a retrouvé dans la rue notre véhicule qui nous avait sagement attendus, ce sans qu’aucun problème ne soit à déplorer et sans revoir notre « gardien » de voiture. Comme si Tirana avait été le but ultime de notre périple, comme si après tous ces jours passés à vadrouiller il était temps enfin de prendre un repos bien mérité, une envie collégiale se faisait ressentir : filons vers Ston, en Croatie ! Filons vers ce camping qu’on connaissait pour y avoir déjà séjourné en 2009 et qu’on avait adoré ! Mais... Mais quid des étapes de camping prévues à Budva, sur la cote monténégrine ?! C’est le déroulement de la journée qui allait nous le dire : soit la route serait pénible ou longue et on ne serait le soir encore qu’au Monténégro, auquel cas on s’y arrêterait. Soit tout se passerait au mieux et on pourrait avaler les quatre cents kilomètres qui séparent Tirana de Ston...

Démarrage, bye-bye la rue Qemal Stafa, retour vers la place Skanderbeg et là, mauvaise appréciation : je nous fais prendre la rruga Kavajës au lieu de la rruga Dürresit ! Me serais-je laissé influencer par les flèches peintes sur cet immeuble au pied duquel on est passés ?!


Sont-elles là pour ça ou non ? Ces flèches indiquent en tout cas la direction d’une sortie de la ville.


Plus on avançait sur la rruga Kavajës et plus j’avais l’impression de reconnaître les lieux. Pour le début, c’était éventuellement normal parce qu’on revoyait des endroits qu’on avait parcourus à pied, mais à partir d’un moment, j’ai vraiment commencé à douter... A me faire la remarque aussi que la rruga Kavajës était logiquement la rue qui partait en direction de la ville de Kavajë... Et que cette rue en question, c’était celle par laquelle on était arrivés à Tirana depuis le sud ! Au bout d’un moment, ça ne fit plus de doute : on avait pris une mauvaise route, et le portique indiquant la sortie de ville nous l’a confirmé : c’est celui qu’on avait vu en arrivant à Tirana, celui que j’avais regretté de ne pas avoir pris en photo ! On devait donc faire demi-tour mais à vrai dire, ça n’était pas évident : d’une part, on ne voulait pas s’engager dans une ruelle adjacente dans laquelle on se serait ensuite plus ou moins perdu en essayant de faire un tour de « pâté de maisons » (ma spécialité !), et d’autre part, il y avait beaucoup de voitures ! On a donc attendu un endroit un peu plus dégagé pour rebrousser chemin.


Le portique indiquant la sortie de Tirana sur la route de Kavajë.


Et hop ! Rebelote dans l’autre sens, avec un trafic de plus en plus dense à mesure qu’on se rapprochait de nouveau du centre-ville, et à mesure que l’heure avançait. On était un samedi matin, peut-être que ça jouait sur la circulation ? On ne saurait le dire vu qu’on n’avait été que piétons jusque là dans la capitale albanaise ! En tout cas, on a roulé au pas pendant longtemps... On aurait pu « la jouer prudent » en revenant jusqu’à la place Skanderbeg où on aurait enfin pris la rruga Dürresit, mais pour essayer de rattraper un peu du temps perdu, j’ai choisi de couper par la rruga M. Gjollesha qui fait office de boulevard périphérique reliant les voies partant en étoile de la place centrale. Pas évident d’attraper la bonne artère lorsque les noms des rues ne sont pas bien visibles et lorsqu’on n’est pas vraiment sûr de ce à quoi ressemble la rue qu’on cherche ! Mais bon an mal an, on a fini par s’en sortir : le choix du raccourci s’est révélé favorable ! Enfin... Enfin, jusqu’à un rond-point qui était complètement saturé. C’était l’anarchie ! C’était du grand n’importe quoi ! Chacun n’en faisait qu’à sa tête ! En doublant par la droite, par la gauche, en klaxonnant, en manquant de toucher les autres, en montant sur les bordures extérieures ou en mordant sur les zones franchissables délimitant le rond central ! Le tout avec, au milieu de ce franc bazar, des mobylettes, des piétons, voire des charrettes ! En tout, on aura perdu une heure pleine à sortir de la ville ; une heure vraiment précieuse au regard du trajet qu’on comptait faire ce jour-là ! Mais on est passés, et on s’est calmés à mesure que la circulation se faisait plus fluide et qu’on s’éloignait de Tirana...

La route ensuite fut bien agréable, elle passait dans des paysages tour à tour assez plats ou bien montagneux.


La forteresse médiévale de Lezhë.


Nous sommes passés à proximité de la forteresse de Lezhë. Elle est perchée au sommet d’une grande colline en bas de laquelle s’étend, côté mer, la ville nouvelle. Lezhë est connue pour être la cité où est mort le héros national Skanderbeg. C’est d’ailleurs là qu’a été construit le mémorial en son honneur, où a été tournée une bonne partie du clip de la chanson Babe e bir dont je vous ai déjà parlé ; interprétée par Albin et Nikolle Nikprelaj !

Les spectacles que nous offrait la route étaient semblables à ce qu’on avait déjà vu : des marchands, des charrettes, des troupeaux, des beaux paysages, des plaques commémoratives posées en mémoire de gens décédés, des champs, des villages, des maisons en construction... Rien de bien nouveau, donc, mais j’essayais quand même de ne pas en perdre une miette. C’était bientôt la fin des vacances, et il fallait profiter du dépaysement tant que c’était encore possible ! Le détail qui m’a bien plu, lors de ce trajet, c’est une station service dont l’enseigne et le logo étaient en tout point semblables à ceux de la marque Esso, sauf que là, c’était Eso avec un seul « s » ! Amusant, mais dommage : c’est encore une photo que je n’ai pas pu prendre !

(...)

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