Samedi 11 août 2012. Le lac Ohrid
Chapitre 9 sur 16.
(14 pages et 12 photos dans la version complète)
Extrait :
Réveil, petit déjeuner et douches chaudes, puis rangement du matériel, pliage des tentes et nettoyage du campement. Tout cela avant notre dernier passage à la réception de l’hôtel où l’on procèdera au « checking out » avant de faire nos adieux aux lieux... et au chien qui aura droit à quelques restes. On a très peu de route à faire aujourd’hui. Environ deux cents kilomètres dont la moitié sur autoroute de Skopje à Gostivar via Tetovo. Quatre barrières de péage à franchir, en tout, et des prix ridicules à chaque fois : vingt ou trente denars... Un arrêt pour faire le plein dans une station service, aussi. Après quoi la route redeviendra chaussée moins large, plus normale. On couvrira la distance totale en deux heures, au son du CD de Next Time qu’on écoutera en boucle avec plaisir. Il y a eu, d’autres années, en vacances, des CD qu’on a plus écoutés que d’autres, et qui, depuis, font partie des souvenirs associés aux lieux où on les a écoutés. C’est le cas de LaFee qu’on a souvent entendue lors de notre circuit sur le littoral croate en 2009. Ou de Vater Ataman, un groupe de Biélorusses dont on avait acheté un CD en 2011, à Leipzig, pendant des vacances est-allemandes : ils jouaient dans la rue, devant un grand magasin, tels des Américains du Sud dans le métro parisien...
Ce samedi 11 août et le dimanche d’après étaient en quelques sortes des jours particuliers : des jours de repos après ceux, touristiques, qu’on venait de vivre, et avant les prochains qui allaient eux aussi nous voir faire des kilomètres à pied dans les lieux qu’on avait prévu de visiter. On a commencé par déroger à cet emploi du temps voulu « peinard » en perdant une heure à chercher le camping qu’on avait en ligne de mire... J’avais pourtant dessiné sur une feuille de papier les routes longeant le bord du lac Ohrid, mais entre celle qui suit la rive et celle, un peu plus haut, qui lui est parallèle (avec un peu de malchance aussi), on s’est un peu emmêlé les crayons ! On était pourtant bien arrivés jusqu’au petit village de Frangovo et on avait bien suivi la direction de Kalishta, mais à partir de là, rien n’était plus vraiment clair. On a vu un grand panneau dans un arbre qui annonçait un camping, mais ce n’était pas le Camping Rino où l’on voulait s’arrêter ; sur lequel j’avais jeté mon dévolu grâce à son nom, moi qui collectionne – eh oui ! – les rhinocéros ! En roulant au pas, on a alors suivi la route sur laquelle on était. Elle rétrécissait à mesure qu’on approchait de la bourgade de Radojda (qu’on a dépassée) puis finissait en cul-de-sac à un poste frontière fermé où un militaire nous a confirmé qu’on n’irait pas plus loin ! On a donc fait demi-tour, scrutant chaque parcelle en contrebas, au bord du lac, en se demandant si ça pouvait être ce qu’on cherchait. Mais on n’y a vu que des terrains peu accessibles dont un seulement avec des chalets en bois, pas entretenus... Puis on a pris une autre route, mais ce fut pour aboutir, au fond d’une impasse, au complexe hôtelier Biser qui n’était pas non plus notre objectif. On a aussi repris la M4 mais on a dû faire demi-tour une fois la frontière albanaise atteinte. Et ainsi de suite, des demi tours et des demi tours ! Jusqu’à ce qu’on se résigne à descendre une petite voie assez raide qu’on n’avait pas encore testée pour voir enfin le village de Kalishta apparaître, et avec lui la route qu’on n’a plus eu qu’à suivre pour enfin dégotter notre Camping Rino !!!
La discrète et originale pancarte pendue en face de l’entrée du Camping Rino de Kalishta.
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A tourner en rond, on s’était même demandé si on n’allait pas finir par aller au premier camping qu’on avait (facilement) vu. Mais il ne nous avait pas paru très propre. C’était celui qui était annoncé par un grand panneau dont j’ai parlé plus haut. Et bien figurez-vous que ce qu’on n’avait pas vu, c’est qu’au même endroit il y avait un autre panneau : un petit panonceau annonçant le Camping Rino mais qui était si petit et qui surtout était accroché si haut dans un arbre qu’on ne l’avait pas du tout aperçu ! Avait-il été placé aussi haut volontairement ou bien avait-il été accroché à un arbre qui n’avait depuis jamais cessé de grandir ?! En tout état de cause, on est arrivés à destination fatigués d’avoir tournicoté pendant une heure : on ressentait donc plutôt, sur l’instant, le besoin de dé-stresser que la force de se décider ou non pour ce lieu qu’on avait cherché et où on était enfin arrivés ! Car il était tout petit, ce Camping Rino ! Vraiment tout petit, le terrain où planter les tentes étant en fait le jardin d’un bâtiment qui fait bar-restaurant. Et il y avait déjà du monde dedans, ce qui donnait encore plus une impression d’exiguïté. Les enfants n’étaient vraiment pas chauds pour camper là. Ils préféraient aller dans l’autre camping, beaucoup plus grand ; mais qui nous avait paru aussi plus glauque... Les propriétaires ont vu notre voiture s’arrêter devant chez eux et ont sans doute compris qu’on hésitait. Ils se sont alors mis en quatre pour nous accueillir et nous aider dans notre prise de décision, se montrant extrêmement gentils, nous parlant en anglais et en allemand, nous faisant visiter les lieux et les installations, nous offrant un café et nous proposant même de nous faire un prix ! Après cela, on se voyait mal reprendre la voiture et retourner à l’autre camping, surtout si c’était pour se confirmer qu’il ne nous plairait pas. En outre, il allait être l’heure de manger, et le restaurant du Camping Rino dont on nous avait présenté la carte promettait de nous séduire. On a donc choisi de rester et de s’installer ! Le temps qu’un couple de motards polonais finisse de plier sa tente et parte, on a pu garer la voiture dans le terrain où le fils des propriétaires nous a incités à choisir une place en particulier ; parce qu’on avait dit qu’on resterait deux nuits, et pour des raisons de facilité d’accès pour les prochains arrivants. Vu la configuration des lieux, dans notre carré bordé de haies, on s’est dit que notre kraal ne se composerait que des deux tentes- chambres et de la voiture : ça nous éviterait de monter le module central. Mais avant même de planter nos tentes, on s’est rapidement dirigés vers le restaurant. Bien qu’il fasse office aussi de bar où des habitants du village se retrouvent, il était vide quand on s’y est attablés. Pour seule compagnie, à côté d’un tableau kitch (des cygnes sur un lac), on avait un poste de télévision qui rediffusait alors un programme qui aurait à lui seul fini de persuader Simon de rester camper là : la demi-finale du match de handball France-Croatie, dans le cadre des Jeux Olympiques ! Muriel a commandé une grande salade, les quatre autres ont choisi le « qebap » de la carte. La bière qu’on a choisie pour goûter autre chose que la Skopsko n’était pas macédonienne mais slovène : de la Lasko. C’est le fils des propriétaires qui s’est mis à la cuisine et a fait le service en un temps record après être allé chercher la viande de l’autre côté de la rue, dans la maison familiale. Et c’était vraiment délicieux ! Les qebap, loin d’être perdus au milieu de l’assiette avec seulement quelques morceaux de pain étaient au contraire bien présentés, généreusement accompagnés de concombre, de tomate, de poivron, de riz, de polenta et de crème fraîche ! Un plaisir pour les yeux avant d’en être un pour le ventre !
L’assiette de qebap au restaurant du Camping Rino.
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Un fois ce petit festin terminé, on a monté les tentes et, ce faisant, on a senti qu’on allait bien se plaire ici, notamment grâce à la possibilité d’accès direct aux eaux du lac dont on allait pouvoir profiter pleinement, que ce soit en s’y baignant ou en lisant à côté. Confiants en la sécurité de ce petit camping clos tenu par des gens qui s’étaient montrés charmants, Muriel et moi avons proposé aux enfants de rester sans nous et de s’occuper comme ils le souhaitaient pendant qu’on allait faire un tour à la ville d’à côté (Struga) pour acheter de quoi manger pour les repas à venir avant qu’on ne puisse plus le faire pour cause de fermeture des magasins pendant le week-end. Ce programme leur convenait, aussi Muriel et moi avons repris la voiture. On a mis à sa place la table de camping et des chaises de manière à réserver l’emplacement qu’on libérait. On souhaitait en effet le retrouver à notre retour, la voiture faisant écran et cachant aux yeux des autres ce petit espace de vie familial qu’on aime bien se réserver quand c’est possible. Histoire de ne pas se sentir serrés comme des sardines contre les voisins s’il y en a.
Struga. Chantier de mosquée en cours. Seuls les minarets sont terminés.
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