Mardi 7 août 2012. Belgrade


Chapitre 5 sur 16.
(30 pages et 28 photos dans la version complète)

Extrait :



Le réveil ce matin-là fut un peu difficile à cause de la nuit agitée qu’on venait de passer, mais nous étions malgré cela tous très motivés pour aller découvrir la capitale serbe, ce qui a joué dans la bonne mise en route des troupes. Aux bruits qui nous avaient gênés succédait un calme matinal bien agréable, les voitures de course ayant retrouvé le chemin de leurs garages et les barges glissant sur le Danube le faisant silencieusement...


Navigation fluviale sur le Danube, en contrebas du camping Dunav, à Zemun.


Lucile, pour sa part, était en pleine forme : ayant dormi comme une souche, elle n’avait rien entendu du tapage nocturne. Quelle chanceuse ! Quant à Olivier, ce matin-là, on l’a vu sortir de son duvet tout habillé ! Si on avait campé au Pôle Nord, on aurait sans doute mieux compris, mais avec les températures qui avaient régné toute la nuit durant, on avait du mal à s’expliquer sa stratégie ! Peut-être était-ce à cause des moustiques ? Quoi qu’il en soit, on a pris le petit déjeuner tous ensemble et ceux qui voulaient un peu de pastèque étaient invités à se servir dans ce qu’il en restait depuis la veille après en avoir chassé les gourmandes fourmis qui ne s’y trompaient pas non plus !

Pour nous rendre à Belgrade, nous avions décidé d’utiliser les transports en commun. On s’était donc fait expliquer la veille par la personne à l’accueil du camping quel bus il fallait prendre, à quelle station monter, à quelle station descendre et comment se procurer nos titres de transport. Après avoir préparé un petit sac à dos pour la journée, nous avons fermé les tentes et la voiture et avons posté dans une boîte aux lettres qui se trouvait près du bâtiment de la réception les cartes qui avaient été écrites la veille au soir. Nous avons quitté le camping après nous être fait remettre des certificats de domicile : nos passeports étant conservés au camping, on ne serait en effet pas en mesure de les présenter si d’aventure on nous les demandait. Ce sont ces certificats qu’il nous faudrait alors fournir.

On avait environ un kilomètre à parcourir à pied jusqu’à l’arrêt de bus. Un kilomètre en ligne droite entre le camping et la route principale que l’on avait quittée hier, bordée de trop rares arbres et qui n’offrait donc quasiment pas d’ombre, ce qui aurait été bienvenu puisque le thermomètre était déjà, alors que nous étions pourtant partis assez tôt, monté très haut. Peu après la sortie du camping, nous sommes passés devant le bâtiment voisin. Un grand panneau à l’entrée indiquait ce qu’il s’y faisait, mais je ne m’en souviens plus ; quelque chose en rapport avec un service administratif ou policier, en tout cas. Avec un petit drapeau de l’Union Européenne dans un coin, en bas, qui laissait penser que des aides avaient été apportées par Bruxelles pour l’activité qui s’y déroulait. Il y avait probablement un parking pour le personnel du site dans l’enceinte, mais le fait est qu’un autre parking existait, à l’extérieur, désolé, touffu d’herbes hautes qui avaient avalé des voitures abandonnées là. Des Yugo, des Zastava... L’idée me vint alors d’aller prélever sur l’une d’entre elles une plaque d’immatriculation à rapporter en souvenir, comme on rapporte des États-Unis une « licence plate » de l’état qu’on a visité. Elles n’étaient pas très belles, ces plaques... pas très fraîches. Mais qu’importe, j’en ai dérivetée une à l’abri des herbes se rendant complices de mon forfait, et je l’ai laissée pour la journée sur une bordure où je n’aurais plus qu’à la récupérer à notre retour.

Nous avons atteint la route principale, celle qui mène directement jusqu’au cœur de Belgrade et que notre bus, le n°706, allait bientôt suivre comme plusieurs fois par jour. Nous avons traversé la voie pour être dans le bon sens et j’ai fait patienter la famille à l’arrêt de bus pendant que j’allais un peu plus loin acheter une carte « Bus-Plus » : une carte en carton souple avec bande magnétique, format carte de crédit, que j’ai payée et alimentée à hauteur de cinq trajets.


En attendant le bus 706 pour Belgrade...


A peine sorti de la boutique où j’ai fait cet achat, le bus est arrivé. Nous sommes montés dedans et n’aurions dû alors n’avoir plus qu’à nous laisser transporter jusqu’au centre ville. Mais c’était sans compter les contrôleurs qu’on a vus monter quelques stations après, par plusieurs équipes de deux ou trois. Lorsqu’ils ont contrôlé la carte que j’avais sur moi, il n’y a pas eu de problème, mais les choses se sont vite gâtées lorsqu’ils ont demandé ensuite celles des quatre autres ! On n’en avait pas : les cinq voyages pour lesquels j’avais payé étaient tous crédités sur la seule carte Bus-Plus que nous possédions ! Le verdict ne se fit pas attendre : un jeune contrôleur nous somma sèchement de descendre sur-le-champ du véhicule qui restera arrêté tout le temps que durera le contrôle. Surpris par cet ordre tombé sans que j’aie pu formuler le moindre début d’explication et ne voulant pas descendre pour ne pas (sûr que ça allait se régler très rapidement) avoir ensuite à attendre le bus d’après, je n’ai pas obéi et ai donc « défendu » notre cas, en anglais. J’avais acheté une carte que j’avais créditée de l’équivalent cinq voyages, j’avais présenté sa face magnétique au lecteur adéquat en montant dans le bus, et lorsque que je m’étais évertué à vouloir faire sonner les quatre bips supplémentaires que j’attendais après le premier, le chauffeur du bus m’avait fait un signe comme quoi il n’y avait pas de problème. Tout aurait donc dû être OK. Or ça ne l’était pas, puisque manifestement, je n’avais pas compris que ces cartes Bus-Plus étaient des cartes personnelles et ne pouvaient en aucun cas être utilisées de manière collective ! Une contrôleuse qui avait en mains un lecteur de cartes a cependant pu confirmer que quatre autres trajets avaient bien été crédités peu auparavant, j’ai également fourni le ticket de caisse sur lequel figurait bien le montant correspondant à ce que familialement nous devions et ai même proposé de régler la différence qu’ils pourraient calculer entre ce que nous avions et ce que nous aurions dû payer. Enfin, des passagers dans le bus (que notre histoire retardait !) ont eu des mots gentils à notre égard, appelant le contrôleur qui n’en démordait pas à reconnaître que nous étions de bonne foi et que nous embêter ne rimait à rien...


Olivier, Lucile et Muriel dans le bus n°706 de Zemun à Belgrade.


Et c’est passé. Ouf ! Le jeune contrôleur (il avait fait son boulot, cela dit, je reconnais mon tort) a accepté de passer l’éponge et en le remerciant, je lui ai bien fait comprendre qu’on ne m’y reprendrait plus ! Les agents en uniforme sont descendus, le bus a pu redémarrer...

(...)

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