Lundi 6 août 2012. Rebond à Novi Sad


Chapitre 4 sur 16.
(24 pages et 17 photos dans la version complète)

Vous avez maintenant compris la formule : le texte, et plein de photos qui viennent s'intercaler, illustrant le propos. Bonne continuation !

Extrait :



On s’est levé relativement tôt, histoire que tout ce qu’on avait à faire avant de lever le camp ne nous fasse pas perdre la matinée. Il nous fallait en effet déjeuner et se préparer, plier nos bagages, démonter les tentes et tout faire rentrer dans la voiture selon un agencement étudié : les tentes plaquées d’un côté du coffre, la table de camping pliée et glissée derrière un siège de la rangée centrale, les caisses de victuailles et de matériel empilées, les sacs placés au milieu de tout ça de manière optimale... Un véritable ordre « à la Tétris » qui, si on le respectait bien, nous permettait de tout embarquer sans problème et sans avoir à se demander chaque jour quand, où et comment insérer tel ou tel objet par rapport à tel ou tel autre ! La glacière avait sa place propre, aussi, derrière le frein à main, à proximité de la prise allume-cigare, de manière à ce qu’elle puisse continuer de fonctionner après avoir été débranchée du secteur. Elle a donné des signes de fatigue, ces deux derniers jours, et on a eu peur qu’elle nous lâche comme ça, en début de vacances. Était-elle trop remplie, incapable de générer et de diffuser correctement le froid qu’on attendait d’elle ? Ou bien les températures infernales auxquelles elle avait été soumise là où on la laissait sous la tente lui avaient-elles nui ?

Après avoir fait un dernier tour pour vérifier qu’on n’avait pas oublié ici ou là un adaptateur électrique, un shampooing ou une sardine de tente, on est parti en croisant les doigts (au moment du passage du portail du camping qu’il nous a fallu ouvrir et refermer) pour ne pas se retrouver nez à nez avec le voisin à qui on avait posé un lapin la veille au soir ! C’est un camping qu’on a fortement apprécié qu’on laissait derrière nous ; une adresse à retenir pour le jour où l’on reviendrait dans le coin. On a rejoint la digue et fait halte, pour faire le plein, à la station service qui en marque l’extrémité sud. Cette station « Nis Petrol » étant moderne, je n’ai pas hésité à présenter ma carte bleue à la caisse après avoir rempli le réservoir jusqu’à ras bord. Le ticket est sorti du terminal de paiement après que j’ai saisi mon code, et là, ô surprise, la transaction fut refusée ! Un deuxième essai ne fut guère plus concluant. Bien embêté que ma MasterCard n’ait pas fonctionné, je suis allé demander à Muriel sa carte Visa pour refaire l’opération, mais le résultat fut le même ! Je me suis mis à flairer l’entourloupe, et cette double déconvenue ne me mettait pas en confiance pour passer à l’étape suivante quand le pompiste me proposa de payer cash. C’est pourtant ce que j’ai fait. Je suis revenu une nouvelle fois à la voiture, ai rendu à Muriel sa carte en lui expliquant ce qui venait d’arriver et en lui demandant de me fournir les 9000 dinars environ que l’on devait. Contrarié à l’idée que par un tour de passe-passe on ait pu me faire payer trois fois mon plein, j’ai bien entendu gardé précieusement les différents tickets correspondant aux transactions qui n’avaient pas abouti : s’il fallait qu’on se plaigne, une fois de retour en France, du fait que les sommes soi-disant refusées avaient été débitées, j’aurais au moins ces petites preuves de papier. L’avenir dira finalement que les pompistes d’Apatin étaient de bonne foi, mais en attendant, le présent nous avait enseigné qu’une station moderne pouvait refuser notre carte quand celle où l’on s’était arrêtés le soir de notre arrivée en Serbie, beaucoup plus modeste, l’avait acceptée sans problème !

Ces petites contrariétés ont vite perdu de leur importance dès que nous nous sommes remis en route. Le temps était plutôt à l’appréciation de ce qui s’offrait à nos yeux à travers les vitres des portières et du pare-brise de la voiture qu’au ressassement de cette petite péripétie. Nous avons quitté Apatin et mis le cap au sud-est, en direction de la ville de Novi Sad.

Ces routes de la Voïvodine qu’on a suivies nous ont bien plu. Dans des paysages relativement plats et assez monotones nous apparaissaient heureusement de temps à autre quelques petits spectacles d’intérêt. On accueillait par exemple par des oh et par des ah chaque charrette que l’on croisait ou que l’on doublait. Comme si chacune de ces charrettes était la première que l’on voyait et qu’on s’émerveillait de la voir surgir ! Ce type de véhicule hippomobile étant de plus en plus rare en France, il est vrai que la surprise créée par chacune de ces apparitions d’un autre âge nous rappelait qu’on se devait de profiter, loin de chez nous, de tout ce qui ici était différent de chez nous. A deux ou à quatre roues, tractées par un cheval ou par un âne, conduites par des jeunes ou par des vieillards, débordantes de leur chargement ou vides au point que les cahots imposés par la route et la démarche de l’animal de trait en accentuaient les craquements du bois et des ferronneries, ces charrettes ont été dans chaque pays traversé un point commun sur les routes.

Elles sont bien sûr aussi révélatrices d’un niveau de vie et d’une certaine pauvreté des populations y ayant recours. En Serbie, le salaire moyen net était de moins de 400 euros en septembre 2011...


Une des nombreuses charrettes que l’on aura vues durant notre séjour.


Qui dit circulation de charrettes implique partage de la route avec ces véhicules, et il n’est pas rare de voir des panneaux de signalisation demandant aux automobilistes de rester vigilants au cas où se présenterait un tel attelage devant ou face à eux. Les petites routes de campagne n’étant pour la plupart pas particulièrement larges, il est évident que rouler à tombeau ouvert se ferait au risque de provoquer un mémorable accident en cas de collision avec une charrette ! Carrosserie contre structure en bois et viande chevaline...

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