Vendredi 3 et samedi 4 août 2012. Villemoustaussou - Apatin


Chapitre 2 sur 16.
(13 pages et 2 photos dans la version complète)

Là, ça y est, c'est parti ! Au programme : la traversée du sud de la France, de l'Italie du Nord et de la Croatie jusqu'en Serbie. Pas mal de kilomètres, le temps de se mettre en condition...

Extrait :



On avait mis le réveil à sonner à 4h00 du matin. Pour sûr, ce n’est pas facile de se lever à une heure si matinale quand on n’y est pas habitué. Mais comme chacun de nous cinq savait ce jour-là pourquoi il le faisait, cela rendait bien évidemment les choses plus acceptables. Il faut dire aussi que la voiture avait été préparée la veille, et que chacun n’avait plus qu’à passer du lit à sa place dans l’auto. Chacun la sienne : Olivier, le benjamin, tout au fond, où la place est la plus réduite car où, pour voisine de voyage, on a une énorme pile de matériel et de sacs. Simon et Lucile, sur les deux sièges de la rangée du milieu qui peut théoriquement accueillir trois passagers mais dont l’espace central se transforme chaque été en extension de coffre. Et les parents devant.

Malgré la théorique possibilité de procéder à un départ très rapide, on a quand même pris le temps de faire un dernier tour des points à vérifier obligatoirement : qu’aucune lumière ne soit restée allumée, qu’aucun robinet ou qu’aucune chasse d’eau ne coule, qu’aucune fenêtre ne soit ouverte, qu’on n’a pas oublié de papiers importants... Les clés de la maison et de la boîte aux lettres ont en outre été confiées à la voisine à qui on a laissé aussi notre planning et les différents indicatifs téléphoniques nécessaires pour nous joindre en cas d’urgence selon le pays où l’on se trouve. Verdict : on peut y aller ! Fermeture de la porte de la maison, démarrage du moteur et en route pour les premiers kilomètres au cours desquels, rituellement, entre parents, à voix basse pendant que les enfants essayent de se rendormir, on refait la check-list de ce qu’on aurait pu oublier.

La voiture est lourde. On a l’impression qu’on se traîne et le silence dans notre village endormi rend le bruit du véhicule plus audible et donc plus angoissant. Quand on n’est pas loin de chez soi, il n’y a pas grand-chose à craindre, mais... qu’en serait-il si demain, un problème se présentait au milieu de nulle part, à des centaines et des centaines de kilomètres de chez nous, dans un pays dont on ne parle pas la langue ?! Allez, au diable ces craintes : la voiture a été révisée, ses plaquettes avant fraîchement changées et les pneus jugés parés pour l’aventure !

Interdiction pour les enfants de mettre tout de suite en route leurs baladeurs ou de jouer à un quelconque jeu vidéo : à l’heure qu’il est, ils ont une nuit à finir ! De plus, la journée de voyage sera assez longue pour qu’ils aient le temps, plus tard, d’utiliser leurs appareils ! En même temps, on n’a pas à se plaindre : Simon, Lucile et Olivier sont habitués aux longs trajets en voiture et sont désormais, à 17, 15 et 12 ans, beaucoup plus sages et patients qu’ils ne l’étaient quelques années auparavant !

La route est bonne et déserte. Ces premières heures de longs voyages sont excitantes parce qu’elles sont l’annonce qu’enfin les vacances sont là ; elles sont également un peu pénibles dans la mesure où les paysages que l’on traverse nous sont ultra connus. Croyez-moi, si on avait pu se téléporter, ça aurait été avec plaisir ! La nouveauté cependant, cette année, c’est que Simon est en période de conduite accompagnée : il est ainsi, sur le territoire français, un troisième conducteur parmi nous ! Cela dit, le temps qu’il émerge de cette fin de nuit un peu particulière et qu’il se déclare volontaire pour prendre le volant, on était déjà du côté de Grasse ! Il n’aura conduit finalement qu’une centaine de kilomètres, gêné par un bas soleil matinal, mais ça aura toujours été ça en moins à faire pour Muriel et moi !

On avait 1050 km à parcourir, ce jour-là. Un peu plus côté italien que côté français. Y compris cette série de tunnels, après la frontière, le long de la côte, qui ne nous a jamais trop enchantés ! Pendant que Muriel lisait et que les enfants étaient branchés à leurs écouteurs, je n’avais moi d’yeux que pour la route mais avais également la tête à ce projet du livre que vous avez sous les yeux. L’envie de raconter mes vacances autrement que par un album photo n’était pas neuve, et l’idée qu’un cercle moins restreint que le seul cercle familial puisse en profiter me plaisait. C’est ainsi qu’après nos vacances d’été à Madrid, en 2007, j’avais entamé une bande dessinée, sur le mode humoristique. Un peu plus de 80 pages ont été conçues, mais sont restées à l’état de brouillon. Le temps a passé, la motivation s’est émoussée malgré une mise en ligne sur internet sous la forme d’un blog qui aurait dû me pousser à persévérer, mais je me suis vite rendu à l’évidence : une fois encore, je ne finirai pas quelque chose que j’ai commencé ! J’avais pourtant de quoi me rappeler assez précisément de tout ce que j’aurais eu à mettre dans cette BD puisque, comme chaque année depuis plus de dix ans, on avait tenu pendant ces vacances un carnet de voyage dans lequel chacun avait écrit ou dessiné, dans lequel on avait collé des tickets d’entrées, des étiquettes de boissons ou tout autre document qu’il nous avait plu d’y faire figurer !

Je devais me faire une raison : raconter graphiquement était un travail pour lequel je n’étais pas bien préparé. L’option « raconter avec des mots » restait plus raisonnablement à ma portée et je décidai donc, en 2012, de rendre compte à l’aide de photos et de textes de notre périple familial en ex-Yougoslavie et en Albanie !

On croit ces destinations pas trop « à la mode » jusqu’à ce qu’on se penche sur la question et qu’on découvre, sur internet par exemple, que de nombreux voyageurs y sont allés, même jusque dans des recoins oubliés de ces pays. Si tout est relatif car un nombre finalement réduit de touristes a ses habitudes de vacances en Serbie ou en Albanie, le côté « un livre pionnier qui ferait découvrir ces pays au public » n’était donc pas vraiment de mise. Mon objectif était donc plus, et avant tout, de me faire plaisir et de montrer mes photos autrement que dans un simple album : avec une légende détaillée sous chacune d’entre elles, ou carrément accompagnant un récit complet !

(...)

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